ENZO

Dimension

38 x 46 cm

Date : 30/11/2024

Matières utilisées :

Acrylique et huile, 

Explication du tableau

 Nous sommes tous prisonniers, enchaînés à l'accomplissement de tâches physiques. Parmi ceux qui exécutent ces travaux de force, on peut distinguer deux types : ceux qui sont broyés sous le poids de la charrue qu'ils tirent, et les damnés – ces créatures souvent perçues comme inutiles. Le maître de ces damnés finit parfois par les réduire à un état intellectuel limité. Pourtant, à leur naissance, ces êtres possédaient une conscience plus élevée. Mais tout dans leur environnement les pousse à régresser vers un état de stupidité. La solution ne se trouve pas dans l'accumulation de plus de richesses pour travailler moins, non, car cela est ancré dans notre code génétique, et tout nous ramènera à notre état de bœufs stupides. Et être le maître, ce n'est pas non plus être libre. Paradoxalement, plus un individu s'élève au rang de maître, plus il est contraint par le système. Quant aux animaux devenus stupides, ils avancent avec des œillères solidement fixées. Ils aiment ce que leur maître aime, adoptent ses désirs, même s'ils sont absurdes ou inaccessibles. Parfois, leur maître aspire à de l'alcool ; alors, eux aussi le désirent, même s'ils ne peuvent en boire. Ce sont des êtres brisés par la vie, dociles sous les coups du fouet, sans jamais comprendre ni questionner leur souffrance. Et pourtant, je ne sais pas comment briser ce cercle vicieux. Si on leur offrait la liberté, ils chercheraient immédiatement un nouveau maître. Ils sont nés bœufs et resteront bœufs. Peu importe les efforts pour les éveiller, la société et leur maître les ramèneront toujours à leur condition initiale. Notre seule consolation est qu’ils ne perçoivent pas leur servitude. Car tant qu’ils ne voient pas leurs chaînes, ils peuvent se croire libres et, peut-être, être heureux.